Dimanche de Septuagésime

La répétition de l’introït Circumdedérunt me

Table des matières

A noter: il n’y pas de Gloria à partir de ce dimanche aux messes du temps. L’alléluia est remplacé par le Trait. Durant la Septuagésime, l’usage de l’orgue est autorisé.

Commentaires des pièces de cette messe par Dom Baron.

LEÇONS DES MATINES : Histoire de la Création et de la Chute (Genèse I-IV)

EPÎTRE : Comparaison du Chrétien avec les coureurs du stade (I Cor. IX, 24 – X, 5)

ÉVANGILE : Les ouvriers de la Vigne (Math. XX, I – 16)

STATION : Saint-Laurent hors les murs.

IDÉE CENTRALE : Nous sommes tous touchés par le péché, par celui d’Adam et par les nôtres propres. Dieu nous sauve dans sa miséricorde, mais nous ne participons au salut qu’apporte le Rédempteur par sa Passion et sa Résurrection que si nous prions et que si nous travaillons par la mortification à maintenir notre âme en parfait état, à l’instar de ce que font les coureurs pour leur corps. C’est à cette œuvre que chacun est appelé par Dieu. Il travaille ainsi à la Vigne du Père de famille, c’est à dire à l’édification du Corps mystique du Christ, pour la Gloire du Père et pour sa propre béatitude.

INTROÏT

LE TEXTE

Ils m’ont entouré, les gémissements de mort.
Des douleurs d’enfer m’ont entouré.
Et dans ma tribulation, j’ai invoqué le Seigneur,
Et il a écouté, de son saint Temple, ma voix.

Ps. Je t’aimerai, Seigneur, ma force !
Le Seigneur est mon abri et mon refuge et mon libérateur. Ps. XVII, 5-7, 2-3.

Le Psaume XVII est un cantique d’action de grâces dans lequel David chante sa reconnaissance au Seigneur pour l’avoir délivré de ses ennemis. Il y décrit tour à tour ses épreuves, sa prière et la façon merveilleuse dont Dieu l’a sauvé. Mais c’est plus que sa propre histoire qu’il chante ; c’est l’histoire du monde, ou mieux l’histoire du Christ, du Christ total, du Corps mystique, telle qu’elle s’est déroulée pour le Corps entier au cours des siècles, pour le Christ, tout au long de sa vie ; telle qu’elle se déroule pour chacun de ses membres, selon le même rythme toujours : épreuve, prière, secours divin, reconnaissance.

Les versets choisis pour cet Introït en sont le prélude. On y trouve les quatre idées du Psaume : les épreuves ; circumdedérunt, la prière, et invocávi, l’aide divine, et exaudívit me et, dans le Verset, l’action de grâce, Diligam te…

Au début de cette période, où elle va avoir à porter les rudes épreuves de la pénitence, l’Eglise le chante pour y entendre la voix pleine d’expérience de ceux qui les ont déjà traversées : Adam, David, le Christ, les élus, tous ceux du Purgatoire, tous ceux de la terre aussi qui ont su en profiter et qui vont en profiter à nouveau. Ce sont bien eux qui chantent. Ils disent à ceux qui ont encore à subir les dures purifications nécessaires – aux catéchumènes entre autres – qu’ils n’ont qu’à prier avec confiance ; le Seigneur les entendra et, avec la grâce du Baptême renouvelée à Pâques, leur apportera la délivrance.

LA MÉLODIE

A cause de l’idée de mort évoquée dans la première ligne du texte, on est assez porté à lui donner un caractère de sombre gravité. L’a-t-elle vraiment ? Ne se développe-t-elle pas plutôt dans une atmosphère de confiance et de paix profonde, en un grand mouvement  qui va tout droit vers l’idée principale : et invocávi Dóminum et exaudívit me ?

Ce n’est qu’un simple récit, il ne faut pas l’oublier, et il est fait par ceux qui ont passé l’épreuve ou qui n’en ont plus peur parce qu’ils ont trouvé le moyen de la traverser sains et saufs et d’en tirer profit. Ils sont établis dans la paix. La mort et la souffrance, ils les apprécient désormais comme une bénédiction : pourquoi dès lors en parleraient-ils à ceux qu’ils veulent encourager sur un ton déprimant ? D’autant plus que l’épreuve n’est pas l’idée principale, mais seulement la circonstance qui a motivé l’appel à Dieu.

La première phrase a bien quelque chose de lourd ; Circumdedérunt tombe comme un poids sur me et la remontée de gémitus mórtis est sans élan ; le si naturel donne même à dolóres mórtis un caractère de souffrance aigüe. L’âme évoque sa détresse et sa misère d’autrefois ; elle ne saurait le faire sans que sa sensibilité en soit affectée. Mais ce n’est là qu’un appel du passé, un incident qui laisse intacte l’idée générale ; aussi bien la cadence finale est-elle toute paisible. En fait, ce qui est chanté là, c’est l’emprise de l’épreuve sur l’âme – notez que les deux mots en relief sont les deux circumdedérunt, le second, par son enroulement compliqué, est même très évocateur – mais la mélodie, encore qu’elle soit traitée avec emphase est marquée en un point d’une touche de souffrance aigüe, n’est pas une plainte ; c’est un simple récit.

Ce caractère de narration paisible est encore plus marqué au début de la seconde phrase où l’on retrouve sur in tribulatióne méa le motif de l’intonation quelque peu développé mais revêtu de neumes légers. Peu à peu, l’intérêt grandit sur invocávi Dóminum. Nous sommes arrivés à ce qui a obtenu le salut, à la prière, que l’on recommande indirectement comme le moyen efficace entre tous. Les rythmes s’élargissent ; un salicus vient souligner le mot invocávi qui se prolonge en de grands intervalles où se sent encore l’ardeur de la supplication de jadis, puis se joint à Dóminum en une cadence pleine d’une tendre révérence pour le Seigneur et tout imprégnée de la paix retrouvée grâce à lui.

Cette cadence n’est que transitoire. Elle conduit à et exaudívit, à l’idée centrale : l’accueil miséricordieux que le Seigneur a réservé à l’appel lancé vers lui.

Un souffle de joie reconnaissante, et plein de réconfort pour ceux qui écoutent, passe dans toute cette dernière phrase.

Il prend sur la double note de exáudi, attaquée en plein élan sur la dominante, ce bel accent de certitude entrainante qu’apporte le témoignage de l’expérience puis se détend peu à peu sur sáncto súo et sur la cadence finale où l’âme, en une sorte d’évocation de la bonté divine, laisse sa gratitude heureuse se complaire.

Alors, sur la formule claire et pleine de vie du Psaume, monte la confiance aimante de toute l’Eglise ; de celle qui réconforte et de celle qui est réconfortée…Je t’aimerai, Seigneur, ma force.

Chanter simplement ; ce qui n’empêchera pas de souligner les mots qui le sont dans le texte et de donner à chaque phrase son expression ; mais se garder de rechercher l’effet.

La dernière syllabe du premier circumdedérunt sera bien retenue. Donner du poids et de la sonorité à me. La première note du podatus de gémitus allongée ; la note double bien appuyée, c’est une bivirga. Veiller à ne pas précipiter le second circumdedérunt et ralentir toute la cadence de me.

Retenir invocávi Dóminum. Y relier de très près et exaudívit ; la double note est une bivirga épisématique ; qu’elle soit très appuyée, sonore, vibrante même. Faire très expressive la montée vers le pressus de vócem.

Le Psaume, très alerte et bien accentué.

GRADUEL

LE TEXTE

Il y a une aide dans la tribulation.
Qu’ils aient confiance en toi, ceux qui te connaissent !
Car tu n’abandonnes pas ceux qui te cherchent, Seigneur.

Verset.Car ce n’est pas toujours que l’oubli sera sur les malheureux. L’attente des malheureux ne sera pas trompée à jamais. Debout, Seigneur, qu’il ne triomphe pas, l’homme ! Ps. IX, 9-10, 18-19.

Le Psaume IX est un chant d’action de grâces dans lequel David dit à Dieu sa reconnaissance pour l’aide qu’il en a reçue dans ses épreuves. Il est d’abord pure louange puis, à partir du verset 9, le psalmiste s’efforce d’inspirer à ceux qui sont dans l’épreuve, comme il le fut, une inébranlable confiance en Dieu.

C’est tout le sens du Graduel.

Après l’Epître, où Saint Paul a décrit la rude épreuve qu’est la vie chrétienne et dit combien elle impose de sacrifices, l’Eglise le chante comme un réconfort pour ceux qui se seraient laissés quelque peu effrayer par les paroles de l’Apôtre : « C’est vrai que c’est dur…mais le Seigneur aide… »

LA MÉLODIE

Elle a bien le ton d’une parole ardente qui s’efforce de remonter des âmes déprimées. Elle affirme avec force et elle est pénétrée d’une vie intense, avec en plus l’accent direct, persuasif, enthousiaste même en un certain sens, de quelqu’un qui a passé  par l’expérience à la fois de l’épreuve et de la consolation, et qui veut faire profiter ceux qui souffrent de ce qu’il a appris dans la souffrance.

Cet accent est très net dès le premier mot. L’élan porte la mélodie d’un bond à la dominante et le mouvement est intense. Opportunitátibus et tribulatióne sont fortement soulignés, comme il convient, mais sans la moindre nuance de tristesse ; au contraire, une certaine joie les pénètre, la joie profonde qui se trouve dans toute espérance forte et qui veut se communiquer comme un secours.

Une autre interprétation de la première phrase est possible. Parce qu’elle n’a pas de verbe, on pourrait aussi l’entendre comme s’adressant à Dieu : Tu es un Aide…Il va de soi que dans ce cas la mélodie serait une prière et devrait être chantée comme telle : une prière forte, pressante… Peut-être alors le spérent in te qui suit perdrait-il de son caractère.

Après cette affirmation ardente, brusquement la mélodie change. Elle devient suppliante. L’Eglise se tourne vers Dieu et, dans une exclamation qui est à la fois un souhait et une prière, elle émet le vœu que ceux qui sont dans l’épreuve mettent en lui leur confiance. C’est un très beau mouvement. La double note de spérent fermement attaquée sur la dominante et un peu prolongée fait la supplication spontanée et ardente. Elle se prolonge, délicate et douce sur la tristropha, descend sur te, qu’elle enveloppe de vénération, et rebondit sur novérunt pour retrouver à nouveau le même pronom te et, à ravers lui, monte vers Dieu en un nouvel accent de ferveur.

Dans la troisième phrase, dès le début, elle devient pénétrée de confiance ; plus que cela, de certitude. C’est d’abord une affirmation très forte : notez l’insistance de non, avec le pressus et les distrophas sans cesse ramenés à la dominante. Peu à peu, une sorte de joie paisible s’y mêle. On la perçoit déjà dans la cadence sur mi ; elle monte avec l’arsis, s’épanouit sur la distropha de te et enveloppe Dómine d’une longue vocalise toute baignée d’une tendresse intime qui supplie encore mais qui contemple surtout.

Le Verset. – L’Eglise s’adresse-t-elle à Dieu, à elle-même ou aux déprimés ? Il est difficile de le préciser ; sans doute aux trois à la fois. Elle crie sa confiance à Dieu pour se rassurer elle-même et réconforter les malheureux qui l’entendent. C’est la même affirmation que dans le quóniam non de la première partie. L’intonation est identique mais le développement qui suit revêt ici une ardeur persuasive plus accentuée encore : le salicus, les petits motifs revenant sans cesse à la dominante si, le grand élan qui monte au fa avec sa note de joie, l’insistance à nouveau sur la tonique…Quelle admirable certitude ! Fínem est mis en relief par une sorte de rejet qui lui donne une force considérable. Un accent de supplication sur la cadence de páuperis, et l’ardeur de la foi confiante reprend plus vive dans la montée de patiéntia. Elle s’épanouit à nouveau dans la joie du bonheur futur sur páuperum et y demeure fixée jusqu’à la fin de la phrase. Elle s’achève sur ætérnum en une très belle cadence du VIIIe mode, ferme, paisible, heureuse.

Pour finir, un appel direct à Dieu : « Lève-toi, Seigneur ; que la nature effrayée, ne l’emporte pas sur al confiance en ta bonté ». Il n’est pas angoisé, il jaillit d’une telle confiance ! Mais, les intervalles de quarte, trois fois répétés, et les trois doubles notes sur lesquelles s’appuie le mouvement lui donnent quelque chose de très fort. Ils e fait insistant sur non prævaléat et plus encore sur hómo qui se revêt à la fin d’un admirable accent de prière confiante, aimante, intime ; comme l’était le Dómine de la première partie.

Ces sentiments si différents qui se succèdent, souvent sans transition, d’une phrase à l’autre, rendent l’exécution difficile. Le mouvement ne saurait être le même d’un bout à l’autre, il va de soi. Assez vif pour la première phrase, il se tempérera dans la secondre, pour reprendre dans la troisième, au moins au début, quelque chose de son allure première. Mais que tout cela se fasse sans contrastes forcés.

L’élan de opportunitátibus ira jusqu’à l’accent. Attaquer te avec ferveur. Articuler les deux t dans novérunt te. La montée de Dómine retenue.

Ardeur contenue au début du Verset. Ne pas précipiter le grand élan de non ; la deuxième note de la clivis après le quart de barre sera allongée ; retenir la cadence en ré. Bien rythmer patiéntia. La double note de Dó dans Dómine est une bivirga épisématique. Retenir légèrement la thésis de hómo et ralentir la dernière formule.

TRAIT

LE TEXTE

1.     Des profondeurs, j’ai crié vers toi, Seigneur : Seigneur, écoute ma voix.
2.     Qu’elles se fassent, tes oreilles, attentives à la prière de ton serviteur.
3.     Nos iniquités, si tu les considères, Seigneur, Seigneur, qui subsistera ?
4.     Mais en toi est la miséricorde, et à cause de ta parole, j’ai espéré en toi, Seigneur. Ps. CXXIX, 1-4.

Le Psaume CXXIX fut sans doute composé aux jours les plus sombres de la captivité. Il fut, sur les lèvres des Juifs, une supplication très humble mais toute pénétrée de confiance dans la miséricorde de Dieu. C’est dans ce sens qu’il faut l’entendre ici.

Il est bien à sa place après le Graduel. L’Eglise vient de chanter : « Qu’ils espèrent en toi, qui ne saurais oublier les souffrance des malheureux » ; le peuple, conscient de son péché, mais, confiant aussi en la miséricorde du Seigneur, jette en lui son espoir.

LA MÉLODIE

Beaucoup des formules sont très bien adaptées aux mots. A noter entre autres : l’accent de supplication de Dómine et de exáudi dans le premier verset ; de túæ et de oratiónem dans le second ; l’interrogation nuancée de crainte sur quis sustinébit dans le troisième et, dans le quatrième la paix de propitiátio et de sustínui te, Dómine.

En général, l’allure des traits du VIIIe mode est alerte. Ce sont des psaumes ornés. Ralentir les cadences et repartir a tempo. La triple note sur do dans la dernière incise est une trivirga épisématique. Il faut l’attaquer avec fermeté et l’appuyer. Bien balancer la cadence finale.

OFFERTOIRE

LE TEXTE

Il fait bon louer le Seigneur,
Et chanter ton nom, ô Très-Haut. Ps. XCI, 1.

Ce verset, dit très simplement, la béatitude qu’il y a à louer Dieu. Mais, chanté après l’Évangile, où Notre-Seigneur nous est montré sous la figure du Père de famille appelant tous les hommes à sa vigne et les payant, à la fin de leur vie, quelle qu’en ait été la longueur, du même salaire d’infinie béatitude, il devient, sur les lèvres de l’Eglise, une louange de reconnaissance pour la miséricordieuse bonté du Seigneur. Il est en même temps l’expression de la joie qui nous est donnée de pouvoir le louer dans le sacrifice de louange qui commence sur l’autel et de trouver, dans cette louange, le gage comme l’avant-goût de la béatitude, dans laquelle éternellement nous chanterons.

LA MÉLODIE

Il y a dans l’intonation une expression simple, naturelle, de joie profonde, disons de béatitude. Cette expression demeure tout au long de la mélodie et lui donne son caractère, qui n’est pas de louer à proprement parler ni d’inviter à la louange, mais de dire le bonheur qu’il y a à louer Dieu en chantant.

C’est ce bonheur qui passe dans Bónum est. La double note est une bivirga épisématique ; bien posé sur cette base de départ et rebondissant en des intervalles sonores et pleins, ce motif dit la pleine satisfaction de l’âme qui se complaît dans sa joie.

Aussitôt après, sur confitéri, c’est l’enthousiasme qui monte et va s’épanouir au sommet sur la triple note – une trivirga épisématique et donc répercutée. Magnifique ampleur de grande louange qui s’achève dignement sur la large cadence de Dómino.

L’enthousiasme demeure dans la troisième phrase ; il s’intensifie même, mais en même temps, dès le début, il se pénètre de douceur. Toutes les doubles et triples notes sont ici des distrophas et des tristrophas. On voit la nuance de vénération joyeuse et douce qu’elles donnent à toute l’incise ; il ne s’agit plus de la louange commune, extérieure, éclatante, mais de la louange chantée, de la louange des cantiques qui jaillissent du cœur de l’Epouse. Dans l’Offertoire Jubiláte du IIe Dimanche après l’Epiphanie, la nuance était la même sur Psálmum dícite nómini éjus. On pourrait dire que cette onction caractérise toute la phrase car c’est bien en une douce contemplation qu’elle s’achève sur les pressus et la double note de Altíssime, qui semble prolonger jusqu’à l’éternité la joie de chanter.

Le mouvement aura une certaine ampleur mais sera plein de vie ; Peu de ralenti à la fin de la première phrase. Renforcer la tristropha vers le podatus sur psállere. La double note de Altíssime est une bivirga épisématique.

COMMUNION

LE TEXTE

Fais luire ton visage sur ton serviteur,
Et sauve-moi, dans ta miséricorde.
Seigneur, que je ne sois pas confondu,
Puisque je t’ai invoqué. Ps. XXX, 17-18.

Une prière pour demander que Dieu prenne sa joie à regarder son serviteur – il semble bien que ce soit le sens de illumina fáciem túam – une joie qui serait le signe de la miséricorde et du salut. David l’écrivit au cours d’une de ses grandes épreuves. Elle a été bien souvent sur les lèvres d’Adam et de ses fils aux heures de leur repentir ; elle est bien à sa place sur les lèvres des fidèles au débit de cette période de pénitence qui leur  apportera le salut ; elle vient comme leur réponse au conseil que l’Eglise leur a donné à l’Introït et au Graduel. Toutefois, chantée au moment de la communion, c’est peut-être moins le pardon des péchés qu’elle demande que la lumière et la joie profonde de la présence divine qui aide à porter l’épreuve comme il faut.

LA MÉLODIE

C’est une prière très discrète, très humble, mais ardente tout de même. Peut-être, intimité serait-il le mot qui la caractériserait le mieux. Elle est comme une pression aimante et délicate de l’âme sur le Christ qui est en elle. Elle s’anime un peu à l’idée du salut et devient sur túa misericórdia un appel pressant ; puis elle reprend sur Dómine son caractère de douceur intime, persuasive, avec un accent qui met en relief quóniam pour bien marquer que, la condition du salut étant remplie, le Seigneur a, lui aussi, à tenir sa promesse.

La première note des podatus de sálvum sera un peu allongée ; y lier in túa, qui sera d’ailleurs englobé dans l’arsis qui part du début de la phrase. Bien accentuer Dómine au début de la dernière phrase.

Le graduel grégorien (Adjutor) est très beau, mais difficile à chanter; il suppose une bonne connaissance du grégorien et une schola bien rodée.

Le Trait est un classique en mode 8. Voici néanmoins une adaptation polyphonique.

Epître, évangile et préface chantés de cette messe, voir ici.